lunes, febrero 12, 2007

cubanalidad (or Lanibel is alive and well and living in par(ad)is(e))

I am in the throes of yet another monograph, steeped in close readings and swimming in words. What to do? What to do, when the silence seeps in. GCI, as his own translator, unbridled, unhinged, tinged with a sadness that only years can bring. I have been listening to Silvio non-stop. Each time I get into the car. I start it again. There is the fear of disappearing, into a "mute or moot point" and then there is the eternal flow, pulsing, spreading, sharing, moving... words whose meaning resurges, outward, upward. Borges' Homeric versions telling us that every reading is a translation, experience changes us, I wonder what, if anything, it does for our fears.





Con diez años de menos
Letra y música: Silvio Rodríguez

Si fuera diez años más joven, qué feliz
y qué descaminado el tono de decir:
cada palabra desatando un temporal
y enloqueciendo la etiqueta ocasional.

Los años son, pues, mi mordaza, oh mujer;
sé demasiado, me convierto en mi saber.
Quisiera haberte conocido años atrás
para sacar chispas del agua que me das,
para empuñar la alevosía y el candor
y saber olvidar mejor.

Esta mujer propone que salte y me estrelle
contra un muro de piedras que alza en el cielo
y como combustible me llena de anhelos,
de besos sin promesa y sentencias sin leyes.

Esta mujer propone un pacto que selle
la tierra con el viento, la luz con la sombra;
invoca los misterios del tiempo y me nombra.
Esta mujer propone que salte y me estrelle
sólo para verle,
sólo para amarle,
sólo para serle,
sólo y no olvidarle.

Con diez años de menos, no habría esperado
por sus proposiciones y hubiera corrido
como una fiera al lecho en que nos conocimos,
impúdico y sangriento, divino y alado.

Con diez años de menos, habría blasfemado
con savia de su cuerpo quemaría los templos
para que los cobardes tomaran ejemplo.
Con diez años de menos, hubiera matado.
sólo para verle,
sólo para amarle,
sólo para serle,
sólo y no olvidarle.


And while we are in this nostalgic melancholic mood, might as well just dig the fingers a bit deeper into the wound (this was yet another of those strange encounters with something I had no intention of finding), and yes, we might as well confess that there have been more minutes than we care to discuss lost in fruitless searches for some sort of meaning, or divinig rod by which to measure the absurdity of our quotidian drama... Went looking for Serge Gainsbourg, or was it Joaquín Sabina (Yo quiero ser una chica Almodovar)? And found instead, this quaint little blog, on the Sound of Musique... among other rarities.




La chanson des vieux amants
par Jacques Brel

Bien sûr, nous eûmes des orages
Vingt ans d'amour, c'est l'amour fol
Mille fois tu pris ton bagage
Mille fois je pris mon envol
Et chaque meuble se souvient
Dans cette chambre sans berceau
Des éclats des vieilles tempêtes
Plus rien ne ressemblait à rien
Tu avais perdu le goût de l'eau
Et moi celui de la conquête

Mais mon amour
Mon doux mon tendre mon merveilleux amour
De l'aube claire jusqu'à la fin du jour
Je t'aime encore tu sais je t'aime

Moi, je sais tous tes sortilèges
Tu sais tous mes envoûtements
Tu m'as gardé de pièges en pièges
Je t'ai perdue de temps en temps
Bien sûr tu pris quelques amants
Il fallait bien passer le temps
Il faut bien que le corps exulte
Finalement finalement
Il nous fallut bien du talent
Pour être vieux sans être adultes

Oh, mon amour
Mon doux mon tendre mon merveilleux amour
De l'aube claire jusqu'à la fin du jour
Je t'aime encore, tu sais, je t'aime

Et plus le temps nous fait cortège
Et plus le temps nous fait tourment
Mais n'est-ce pas le pire piège
Que vivre en paix pour des amants
Bien sûr tu pleures un peu moins tôt
Je me déchire un peu plus tard
Nous protégeons moins nos mystères
On laisse moins faire le hasard
On se méfie du fil de l'eau
Mais c'est toujours la tendre guerre


Oh, mon amour...
Mon doux mon tendre mon merveilleux amour
De l'aube claire jusqu'à la fin du jour
Je t'aime encore tu sais je t'aime.